Deux personnages se racontent dans ce roman policier écrit
à quatre mains. Ils sont amis depuis toujours et partagent leur vie et
leurs emmerdes. Leurs souvenirs sont rattachés au quartier new-yorkais
de Brooklyn. L’un s’appelle Nick, il est le fils d’un ancien flic
irlandais, l’autre se nomme Todd, il est issu de l’émigration juive.
Quand débute le récit, ils sont arrivés à un stade critique de leur
relation. Todd est devenu flic dans le dos de Nick. Il avait poussé son
ami Nick à devenir l’homme de main d’un truand. La police a toujours de
bonnes idées pour nettoyer la gangrène de la voyoucratie. Le badge de
Todd n’est pas un bouclier, il ne protégera personne des balles. Les
deux amis d’enfance vont avoir du mal à gérer cette nouvelle crise. Le
lecteur est pris à contre-pied dans ce récit où des tueurs croisent des
midinettes.
Chacun à leur tour, Todd et Nick livrent leurs sentiments, se retranchant derrière leur amitié. Qu’en restera-t-il à la fin?
Après une carrière d’enseignant, l’auteur irlandais Ken Bruen est devenu, pour les amateurs du genre, le maître du polar contemporain. Cet ouvrage est une première collaboration avec Reed Farrel Coleman. Que la presse anglo-saxonne a surnommé le poète du roman noir puisque, en dehors de ces écrits de style, il dirige une revue de poésie.
Tower, Ken Bruen et Farrel Coleman aux éditions Rivages/Noir, 251 pages, 8,65 euros.
Ce volume regroupe les trois premières histoires de Hubert, un villageois de Beaulieu-sur-Morne. C’est la France rurale des années cinquante, début soixante. Le héros est épicier ambulant. Dans son camion en tôle ondulée, ce campagnard fouineur observe, ce qui l’amène parfois à jouer au détective dans la vallée de la Morne. Au quotidien, Hubert vit à la ferme avec son frère, une brute épaisse à vocation agricole. Les deux frères ne partagent rien. Ensemble, ils n’ont pas d’autres idées que de se pourrir mutuellement la vie. Quand Hubert en a marre de la routine, il enfourche sa mobylette rouge et sillonne les alentours. Il fait des pauses le brin d’herbe sous le nez. Pris au jeu, il s’intéresse aux autres en se racontant leurs histoires. Il surprend son entourage avec de judicieuses observations, des commentaires malins, sinon malicieux. Comme on dit là-bas, le Hubert il a le chic pour retourner le pot aux roses en pleine campagne. L’auteur est un raconteur d’histoires de petits riens, qui atteignent des proportions dignes des épopées antiques. Le trait lisse et bien charpenté, faussement naïf, s’attarde sur le détail, comme la queue d’un béret, le regard sévère du frangin d’Hubert.
Nous sommes en 1919, en Angleterre, l’énigmatique T. E. Lawrence passe d’un bistrot de gare où il se fait voler, à un taxi où il se fait tancer. Hiver 1954, le professeur Mortimer est en conférence à Oxford où se trouvent les souvenirs légués par Lawrence d’Arabie. De son côté, le major se rend à l’enterrement d’un ancien compagnon. L’album nous fait découvrir un Blake jeune, au moment de son intégration au sein du MI5.
Le premier numéro de Pilote est paru le 29 octobre 1959. Imprimé sur un grand format inhabituel, le premier exemplaire se vendra à 300 000 exemplaires.