mardi 11 juin 2013

Sayonara gangsters

Étudiant, connu pour ses idées radicales, Genichiro Takaha-shi, inscrit à l’université de Yokohama, a été arrêté et a passé un an en prison. Cette expérience le rendra incapable de lire et d’écrire pendant plusieurs années.

Le présent ouvrage, paru aux États-Unis en 2004, passe pour le plus grand roman de la littérature  post-moderne japonaise. Pourtant, pendant longtemps ce livre n’a pas été traduit en langue japonaise.

Qu’est-ce que c’est un livre non interdit, invisible dans la langue d’origine de son auteur? C’est une histoire qui commence tranquillement. Un professeur de poésie, avec une vie bien tranquille, voit son existence basculer quand il rencontre un groupe de terroristes. Ce sont des gangsters. Au Japon, une personne qui ne suit pas à la lettre les règles imposées par la société devient un marginal. Ce lettré entame alors un véritable périple homérique. À sa suite, le lecteur fait de mémorables rencontres. La muse du poète, qui, au contraire de celle de Dante, est une figure bien en chair et très remuante. Virgile est sorti de sa tombe et de son latin pour hanter un réfrigérateur flambant neuf. Le roi Henri IV fréquente un chat de bibliothèque qui aromatise son lait à la vodka. C’est de la science-fiction, du roman noir, d’une originalité folle, émouvant jusqu’à donner parfois une petite envie de pleurer.

Sayonara gangsters de Genichiro Takahashi, Books éditions, 220 pages, 18 euros

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