Après Normale sup’, Jul devient professeur d’histoire chinoise à l’université avant de s’orienter vers le dessin de presse. Son premier album Il faut tuer José Bové fut un plongeon délirant dans les abysses de l’altermondialisme.En 2009, sa série Silex and the City commence à être publiée, avant d’êt
re adaptée pour être diffusée à la télévision cette année. Le procédé de narration retenu est la transposition de notre vie moderne dans une préhistoire fantaisiste.
Dans ce quatrième album nous retrouvons la famille Dotcom, un couple de professeurs et leurs deux enfants, quarante mille ans avant J.-C., en prise avec leurs problèmes quotidiens à l’âge de pierrre.
Le ton y est subversif, et à travers les aventures et mésaventures de ces humains du paléolithique c’est notre propre société du XXIe siècle qui est passée au vitriol.
On reprochera peut-être à Jul une certaine forme d’élitisme et on pourra considérer que les dialogues sont parfois trop allusifs ou trop intellos.
Dans les années soixante The Flintstones, la série animée américaine de Hanna et Barbera, avec ses personnages tout droit sortis de la préhistoire, avait fait un carton. Elle arrivera en France sous le titre La Famille Pierrafeu. Plus tard, deux films inspirés de cette série sortiront sur les écrans (dont un avec Elizabeth Taylor), sans parler des animations au Canada et d’un jeu vidéo.
Silex and the City de Jul aux éditions Dargaud, 48 pages, 13,99 euros
L’auteur, né à Memphis en 1980, vit à New York. Le postulat de cette enquête policière est simple. Si l’inspecteur Harry, interprété par l’acteur Clint Eastwood, n’existe pas, c’est la vie du policier Bud Schatz qui a inspiré au réalisateur et scénariste Don Siegel son personnage de cinéma. Qui est donc ce vaillant défenseur de l’ordre et de la loi? Un émigré juif, devenu un policier new-yorkais aux méthodes radicales. Aujourd’hui, c’est un vieux type qui porte encore un holster pour son revolver. Quand bien même il n’a plus tous ses réflexes, il a toujours l’esprit tordu et ses manières sont encore à la limite de la légalité. Naturellement, Bud est incapable de savourer une retraite paisible, il explique jusqu’où sa vieillesse l’emmène, pour parler poliment. Un jour, un ami lui raconte que le nazi qui a pourri leur survie en camp de concentration finit ses jours dans une gentille maison de retraite. À quatre-vingt-sept ans, Bud Schatz décide de reprendre la chasse. Et il retrouve son bourreau grabataire, atteint d’Alzheimer. Ce qui fait plaisir à Bud qui le laisse vivre. Un chapitre est clos. Bud se renseigne: que sont devenus les lingots d’or qui furent cachés après la guerre par les tenants de la race des seigneurs? En jouant de son âge, un vieux pourrait récupérer ce magot placé dans un coffre...
Le Normand Michel Bussi, professeur de géographie à l’université de Rouen, a la particularité d’utiliser le relief d’une région pour planter ses intrigues. Ce qui a bien réussi à son précédent opus: Nymphéas noirs a été le roman le plus primé de l’année 2011. Voici la version en format de poche d’un autre vrai roman policier dont le titre est homonyme d’une chanson de Charlélie Couture.
Usé par les missions, tombé dans la boisson et dans les bras de sa jeune équipière avant d’être plaqué par l’épouse déçue, le policier Nick Sax rendra sa plaque quand il sera accusé d’être un ripou. Comme il lui faut gagner de l’argent pour assouvir ses mauvais penchants quotidiens, il s’est reconverti en tueur à gages grassement payé. La fatalité le piégera trois jours avant Noël dans un contrat qui s’embrouille.