mercredi 23 octobre 2013

Le tueur se meurt

Résidant à Phoenix, en Arizona, voilà un des écrivains que l’on peut inscrire dans les inclassables du roman noir: James Sallis. Se définissant lui-même comme passionné par la musique du Sud américain, la science-fiction et la littérature française. Il a traduit l’œuvre de Raymond Queneau aux États- Unis et a fait paraître une biographie de Chester Himes, qui, le sortant de l’univers policier, privilégiait «le groove», cette mouvance noire des racines musicales et littéraires.

L’ambiance de son dernier roman, c’est le tomber de rideau d’un tueur à gages. Un professionnel qui se donne à sa dernière mission, celle de retrouver l’individu qui a tiré sur sa cible. Une tentative avortée qui a détruit le travail de toute une vie. Deux policiers sont chargés d’enquêter, ce qui complique la fin de parcours de ce scrupuleux tueur professionnel mourant.

Dans une atmosphère étouffée par l’absence de motivation de la police, la maladie qui gagne tous les jours du terrain, un personnage apparaît en pointillé. C’est Jimmie, un gamin de douze ans abandonné par ses parents dans une maison hypothéquée. Seul, il survit en utilisant les diverses combines du commerce sur Internet. Des recherches sur la toile, on passe au mélange des fils sur le Web. Et l’action part comme une pelote. Ce roman, d’une justesse lancinante, joue de la réalité de tous les jours en ne masquant pas le fait que cela finit toujours de la même façon en ce bas monde.

Le tueur se meurt de James Sallis aux éditions Rivages/Thriller, 272 pages, 20 euros

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